CONCEPTS
A selection of important concepts to dive into Clouscard's body of work
Fascisme, national-socialisme, populisme
« Le fascisme traditionnel est le national-socialisme », dit Michel Clouscard, « il est spécifique d’un mode de production, le capitalisme concurrentiel libéral. Il témoigne de la crise », parce qu’il porte en lui une contradiction décisive entre nation et capitalisme. La période classique du développement du fascisme est l’accession à un capitalisme d’Etat, période de complémentarité entre nationalisme et répression sur le travail pour constituer la grande industrie. « La xénophobie et le racisme sont le moyen d’homogénéiser la nation », faite de l’émanation régionaliste des classes traditionnelles et des castes au service de l’Etat.
Le développement du marché du désir induit une nouvelle détermination politique : le marché du désir doit pouvoir s’accomplir comme moteur du libéralisme libertaire : le fascisme national-socialiste serait un frein à ce développement. Mais deux déterminations nouvelles apparaissent :
- tout un « pré-fascisme comportemental » se met en place autorisant dans le fantasmatique les pires exactions et valorisant le négatif et le nihilisme, en particulier dans le champ culturel-mondain et artistique ;
- une nouvelle figure politique apparaît, le populisme, combinant les attentes des libertaires et des répressifs de l’ancien nationaliste pour à la fois réprimer le travail et libérer les pulsions.
La dimension mondialiste du libéralisme lui permet de « faire l’économie » du fascisme classique, qui n’appartient d’ailleurs pas à sa tradition. Michel Clouscard souligne que « le fascisme ne doit pas être une référence automatique et machinale », dans la mesure où la stratégie libérale se dédouble selon les pays « en voie de développement » et les pays industriels et post-industriels : dans ces derniers le fascisme est un repoussoir qui permet de laisser croire que le libéralisme serait la bonne et, surtout, la seule solution.