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CONCEPTS

Des concepts clés pour se plonger dans l'oeuvre de Clouscard

Impératif catégorique

Par opposition à l’impératif hypothétique, qui commande de faire une action en vue d’une fin - par exemple sois gentil si tu veux qu'on t'aime -, l’impératif catégorique est, selon Kant, la forme adaptée à un vrai contenu moral : « Fais ce que dois », non pour en attendre ceci ou cela, mais absolument. Pour Kant, le contenu de la morale se déduit de la forme de l’impératif catégorique. Si je m’interroge pour savoir si je dois mentir dans des cas douloureux, je n’ai qu’à me demander si le précepte de mon action peut devenir une règle universelle : or, si tous les hommes mentaient, alors plus personne ne croirait personne, donc le précepte « je peux mentir » dans cette circonstance, deviendrait contradictoire : le mensonge présuppose d’être cru. Kant élabore « Les fondements de la métaphysique des mœurs » à partir de ce formalisme pour écarter l’ambiguïté qu’induirait la prise en considération des circonstances concrètes : est-ce que je mens à la personne sur sa maladie parce qu’elle n’est pas en situation de supporter la vérité ou bien par confort personnel

A l’opposé de cette fondation morale formelle, Michel Clouscard opère une fondation morale à partir de la praxis de production humaine : tu dois produire pour vivre, c’est une règle universelle. Le procès de production porte déjà en lui-même un devoir-faire face à la nécessité naturelle, ce qui ne peut être autrement. L’éthique humaine oppose à la nécessité naturelle « manger pour vivre », une force au moins égale, « travailler pour vivre ». L’édifice moral est alors à la fois fondé en nature et œuvre humaine de la loi, constructrice de l’humanité. C’est aussi ce fondement qui permet de récuser la permissivité du libéralisme libertaire et de proposer un fondement moral concret : l’équité de la production et de la consommation.

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