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"PROFESSEUR D'UNIVERSITÉ"

1928 - 2009

Michel Clouscard a d'abord été un athlète de haut niveau : il fut présélectionné en 1948 pour les Jeux olympiques d'été de 1948 à l'épreuve du 200 mètres.

Ses études universitaires en lettres et philosophie s'achèvent par L'Être et le Code, une thèse soutenue en 1972. Henri Lefebvre dirige son travail et le côtoie ultérieurement. Jean-Paul Sartre n'a pas siégé au jury mais a fait lire une lettre lors de la soutenance.

 

Malgré les critiques acerbes exprimées par Clouscard contre le phénoménologue Husserl, puis contre lui-même, Sartre affirmait dans cette lettre que « [son] ambition même rend le livre valable. Il ne s'agit rien moins que de monter l'histoire sous forme d'une totalisation génétique. L'auteur veut restituer le procès de production d'un ensemble précapitaliste ». Ce travail suscitera une vie de recherches et d'écritures pour développer son travail et l'étendre jusqu'à l'étude de la société française de 1945 à nos jours.

Il est professeur de sociologie à l'université de Poitiers de 1975 à 1990 où il est influencé par son collègue, Jacques D'Hondt, spécialiste de Hegel.

Il se retira à Gaillac (Tarn) pour rédiger la fin de son travail, en partie encore inédit. Il est mort dans la nuit du 20 au 21 février 2009.

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Avec Clouscard, par François de Negroni (Delga, MS)

Introduction par Dominique Pagani :

L’œuvre indispensable de Michel Clouscard, dont l’audience ne cesse de croître sur les ruines de la postmodernité, s’enrichit d’un précieux contrepoint : pour la première fois, voici l’homme raconté dans le quotidien singulier de son existence, au fil d’un récit qui s’émancipe des codes conventionnels de la biographie. Celui-ci ne se réduit pas à l’empilement d’anecdotes censées donner de la chair et du sang au « morne empire du concept ». Il nous fait accéder à la parole d’un philosophe en situation, qui, à l’instar de Rousseau, le seul antécédent en lequel Clouscard se soit reconnu, suspend sa vie au vrai, et retrouve au plus intime de la psyché, les pulsations multimillénaires de la praxis collective. 

 

Michel Clouscard, ses thèses, son personnage, furent brocardés et marginalisés par les milieux intellectuels dominants, dont François de Negroni croque un portrait féroce. Ses façons de vivre ou de penser s’opposaient trop radicalement aux injonctions permissives de l’époque et aux idéologues célébrés du désir. Nul n’aura mené une critique plus sévère du libéralisme libertaire. Cependant, à maints détails savoureux, tout au long du livre, on s’aperçoit qu’avec Clouscard, le droit au bonheur, pour autant qu’il ne soit pas imposé en devoir, demeure la détermination révolutionnaire décisive.

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